Chargement...
Une mission préparatoire
d’installation de la Plateforme Locale de Dialogue Public Privé (PLDPP) a eu
lieu du 04 au 07 mai 2021 à Bouaké. L’objectif immédiat des représentants du
Secrétariat Exécutif du Comité de Concertation État - Secteur Privé (SE-CCESP) était
d’échanger avec les autorités locales en vue de l’installation de la PLDPP de
cette ville. Cette démarche vise tout d’abord, à promouvoir le Dialogue Public Privé
à l’échelle locale, afin de contribuer à l’amélioration du climat des affaires
et la gouvernance économique ; ensuite, à assurer une meilleure
structuration du DPP dans les pôles
économiques régionaux ; et enfin, à faciliter l’accès à l’information des
acteurs public et privé sur les programmes, stratégie et réformes relatifs au
développement du secteur privé.
Au cours de son séjour dans la capitale du Gbêkê, la délégation conduite par le Conseiller Technique M. Georges Copré a
eu plusieurs audiences avec les autorités locales. Le mardi 04 mai 2021, elle a
été respectivement reçue par le Préfet de la région de Bouaké, M. Tuo
Fozié, le maire de la ville de Bouaké M. Nicolas Djibo ainsi que le vice-président
du Conseil régional de Bouaké M. Kouassi N'guessan.
Dans son agenda, il était aussi prévu deux focus group. Le
premier était destiné aux directeurs régionaux de la localité. La délégation a
pu les rencontrer le mercredi 05 mai dans les locaux de la préfecture de la
ville. Les questions abordées lors des échanges ont porté entre autres, sur la
nécessité d'asseoir un cadre de concertation en vue de la réussite du
partenariat public privé dans le cadre de l'exécution des projets locaux.
La résolution de certaines problématiques locales telles que l'orpaillage
clandestin ; l'implication dans la plateforme de concertation de toutes
les structures étatiques ainsi que de l'ensemble des directeurs régionaux qui
encadrent l'activité économique à Bouaké figuraient au nombre des points
inscrits à l’ordre du jour. Les questions relatives à la collecte des
préoccupations locales et au mode d'animation de la plateforme locale, ainsi
que celles spécifiques au secteur du transport telles que la taxe de
stationnement et l'application de la nouvelle loi d'orientation du transport
qui fait du transporteur un entrepreneur ont été également évoquées. Sans
oublier la question de l'autonomie financière des entités
décentralisées...
Le second focus group a pu se tenir le jeudi 06 mai 2021. C’était avec les acteurs du secteur privé de la ville. A ce niveau, les préoccupations abordées ont porté sur les questions relatives à la représentativité des acteurs des secteurs tels que les BTP, les commerçants et les artisans dans le Comité Local de Dialogue Etat-Secteur Privé.
Le mode de formulation et de traitement des
préoccupations ainsi que le rôle et les prérogatives du comité local de
dialogue Etat-Secteur Privé dans la résolution de certaines problématiques
propres à la ville de Bouaké telles que le redécollage industriel de la
deuxième plus grande ville de Côte d’ivoire, ont fait l’objet d’une réflexion
toute particulière.
La délégation s’est également rendue lors de cette même
journée sur les installations de trois (03) principales unités industrielles
opérant dans le secteur du textile. Il s’agit de la société Global Coton S.A, intervenant dans l'égrenage du
Coton, avec une capacité d'égrenage de 25.000 tonnes. Cette visite a
permis de se rendre à l’évidence des difficultés liées à son fonctionnement
dont celle de l’approvisionnement en matières
premières (la société ne reçoit que 300 tonnes par campagne alors qu'elle a une
capacité d'égrenage de 25 000 tonnes par campagne). Cela met en exergue un découpage
de la zone d'intervention et d'approvisionnement inappropriée (la zone de
Bouaké attribuée à la société ne produit presque pas de Coton), sans oublier des
problèmes de financement dans la stratégie de développement du coton dans la
zone de Bouaké ainsi que la pression fiscale et les lourdeurs administratives
de tous ordres.
Les membres de
la délégation ont enregistré, pour la seconde unité industrielle visitée, les
problèmes de fonctionnement liées à la société FTG, spécialisée dans la production des produits finis du coton
tels que les bobines, les tissus, les draps de lits, les nappes de tables, la
confection des tenues professionnelles (tenues des agents de la CIE, des
blouses pour les établissements professionnels etc... Ces difficultés sont
entre autres, la vétusté du matériel d'usinage (qui entraîne un sous
fonctionnement de la société qui d'une capacité de 25 tonnes/ jour est
actuellement à 1,5 tonne/ jour). Il convient de mentionner aussi le manque
de financement pour le renouvellement des matériels d'usinage ; la non
cotisation des prestations de la CNPS ainsi que le non-paiement des charges
fiscales (impôts etc…). A cela s’ajoute les lourdeurs administratives,
notamment les formalités douanières pour importer le matériel d'usinage.
La troisième entité industrielle visitée a été la
société Textile Côte d'Ivoire (TEX – CI), spécialisée dans l'impression des
produits finis tels que les tissus, les pagnes "Fanci", les pagnes de
la journée de la femme, et bien d’autres tissus utilisés en Côte
d'Ivoire. Comme les deux précédentes entreprises, elle est confrontée à
plusieurs difficultés dans son fonctionnement. La plus urgente signalée lors de
la visite est celle de l'interruption de la fourniture d'électricité (avec un
manque de communication de la CIE sur les horaires de coupure). A cela s’ajoute
l'interruption de la fourniture d’écrues petites largeurs dues à la faible
capacité de production de la Société FTG ainsi que la concurrence déloyale des
produits importés.
Notons que la délégation de la mission préparatoire
d'installation de la Plateforme Locale de Dialogue Public Privé à Bouaké était
composée de M. Georges Copré, Conseiller Technique et chef de délégation et de
MM. Souleymane Sangaré et Ebénisaire N’Cho respectivement, Conseiller Technique
et Chargé d’études au CCESP, responsables projet de la PLDPP de Bouaké.