DIAGNOSTIC DU DIALOGUE PUBLIC-PRIVE DANS LES PÔLES ECONOMIQUES DE SAN PEDRO, BOUAKE ET KORHOGO : LES RESULTATS DE L’ETUDE PRESENTEES AUX AUTORITES PREFECTORALES ET AU PACACI / BAD


Le Secrétariat Exécutif du Comité de Concertation État-Secteur Privé (SE-CCESP) a organisé, le mercredi 28 mai 2025, une réunion en ligne de restitution de l’étude sur le diagnostic du Dialogue Public-Privé, à l’intention des autorités préfectorales et du Programme d’Amélioration au Climat des Affaires de Côte d’Ivoire (PACACI). Cette rencontre s’est tenue au siège du CCESP à Abidjan.

L’objectif était de permettre aux autorités préfectorales ainsi qu’aux autres acteurs clés du Dialogue Public-Privé Local de s’approprier les résultats de l’étude, et surtout de recueillir leurs avis sur les travaux réalisés par le Cabinet Bamba and Co.

Lors de la présentation des résultats, M. Bamba N’Gotiemon, représentant du Cabinet Bamba and Co, a indiqué que l’étude s’inscrit pleinement dans la vision gouvernementale d’amélioration du climat des affaires. Selon lui, l’objectif général est de réaliser un diagnostic du Dialogue Public-Privé dans les localités concernées, afin de disposer d’une situation de référence pour les comités locaux. Il a précisé que l’intérêt de l’étude réside dans sa capacité à constituer une base de référence pour le CCESP, notamment pour évaluer son déploiement en région. Elle constitue également un document utile pour les partenaires techniques, en particulier la BAD, et s’aligne sur les stratégies nationales telles que le PND 2030.

S’agissant du climat des affaires dans les trois pôles, M. Bamba a souligné que l’étude a mis en évidence plusieurs difficultés, parmi lesquelles : l’informalité, la fiscalité, le faible accès au financement et à l’accompagnement des entreprises, ainsi que l’accès au foncier.

« Les principales problématiques du secteur privé sont liées aux charges fiscales (40 % des acteurs), à l’accès au financement et à l’accompagnement des entreprises (80 % à San Pedro, 16 % à Bouaké, etc.). Concernant la connaissance des réformes visant à dynamiser le secteur privé, 75 % des acteurs à San Pedro, 64 % à Bouaké et 50 % à Korhogo en connaissent au moins une », a-t-il révélé.

Il a ajouté qu’en termes de perception de l’animation du Dialogue Public-Privé local (DPPL), 81 % des acteurs à San Pedro sont satisfaits de son fonctionnement, 37,5 % à Bouaké le jugent moyen, et 63 % à Korhogo reconnaissent la disponibilité et la volonté des acteurs impliqués.

L’étude a également relevé certaines faiblesses dans le dialogue local, notamment l’absence d’acteurs tels que les Centres de gestion agréés (CGA), la société civile, les institutions bancaires, ainsi que l'absence d’un mécanisme de suivi-évaluation du Dialogue Public-Privé.

En réponse, l’étude recommande une structuration et une animation renforcées du Dialogue Public-Privé Local autour des priorités stratégiques de développement, la consolidation des comités locaux comme outils au service des objectifs stratégiques du gouvernement et des institutions, la pérennisation des journées économiques, ainsi que l’intégration de la société civile et des banques dans les comités locaux.

Les Secrétaires Généraux, représentant les Préfets de région (Présidents des Comités Locaux de Concertation Etat/Secteur Privé (CLCESP)), ainsi que les membres des CLCESP, ont exprimé leur intérêt pour cette étude.

Pour sa part, Mme Mariam Fadiga Fofana, Secrétaire Exécutif du CCESP, a remercié les préfets de région, les secrétaires généraux de préfecture, le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, les directeurs régionaux et le coordonnateur du Programme d’appui à l’amélioration du climat des affaires pour une transformation structurelle de l’économie ivoirienne (PACACI), pour son appui financier à la réalisation de cette étude.

« Grâce aux Comités Locaux de Concertation État–Secteur Privé (CLCESP), notre dispositif de Dialogue Public-Privé s’est considérablement étoffé et renforcé, faisant du modèle ivoirien l’un des plus élaborés de notre espace communautaire. Il inspire aujourd’hui de nombreux pays de l’UEMOA et même de la CEMAC, qui souhaitent le reproduire et l’adapter », a-t-elle déclaré, soulignant l’intérêt particulier de cette étude, qui vient renforcer cette dynamique.

Mme Mariam Fadiga Fofana a ajouté que cette étude permet, d’une part, d’identifier les problématiques liées au climat des affaires et de dresser un état des lieux du chemin parcouru.  D’autre part, avec le baromètre sur le climat des affaires actuellement en cours de réalisation, elle constitue un instrument de référence pour la mise en place du dispositif de suivi-évaluation en cours d’élaboration, visant ainsi à analyser les progrès annuels des Plateformes Locales du Dialogue Public-Privé (PLDPP).

M. Mougo Komenan, Coordonnateur du PACACI, a à son tour exprimé ses remerciements au Secrétariat Exécutif du CCESP, aux préfets de région et aux autres acteurs du Dialogue Public-Privé Local. « Pour lui, en lisant ce rapport, on se rend compte que beaucoup de travail a été accompli. Ce document doit servir de référence, vision est partagée par l’ensemble des acteurs », a-t-il affirmé, saluant l’initiative de restitution décentralisée du CCESP et réaffirmant le soutien du programme aux efforts de développement des différentes régions du pays.

« Cette étude doit permettre d’avoir une situation de référence dans ces pôles économiques et guider l’État dans ses prises de décisions en matière de dialogue État–Secteur privé », a-t-il conclu.

Pour rappel, cette troisième session de restitution fait suite à celles des 23 avril et 14 mai 2025, destinées aux membres des Comités Locaux de Concertation État–Secteur Privé de San Pedro, Bouaké et Korhogo.

Il convient de noter que la plateforme de Korhogo a démarré ses travaux en avril 2024, tandis que celles de San Pedro et Bouaké ont été respectivement mises en place en 2019 et 2021. La réalisation de l’étude bénéficie du financement de la BAD à travers le PACACI.

Auteur

C.C.E.S.P

Le Secteur Privé constitue dans toutes les économies modernes, le véritable moteur de la croissance. Conscient de cette réalité, le Gouvernement ivoirien a fait de la promotion du Secteur Privé un des axes stratégiques de sa politique de développement économique.